Service de cardiologie de l’hôpital Lariboisière. Réalisant plus de 1400 dilatations coronaires et près de 3000 coronarographies* chaque année, les équipes de cardiologie interventionnelle se sentaient un peu à l’étroit. Elles pratiquaient ces interventions dans une unique salle dédiée et occupaient à mi-temps une seconde salle partagée avec la chirurgie vasculaire.
Inaugurées en novembre 2020, les deux nouvelles salles se situent au troisième sous-sol de l’hôpital Lariboisière. Les soignants y gagnent en espace de travail, en équipement technologique parmi les plus performants sur le marché, avec les moyens de faire face sans délai aux urgences cardiologiques et sans pénaliser les interventions programmées. Ces nouvelles capacités d’accueil sont aussi pour le patient la promesse d’accéder plus rapidement à un rendez-vous de coronarographie.
Espace, ergonomie et technologie dernier cri
« La particularité de ces nouvelles salles de coronarographie est d’être conçues de part et d’autre d’un poste de contrôle central qui permet ainsi une surveillance simultanée, fait remarquer le Dr Georgios Sidéris, l’un des cinq cardiologues interventionnels de l’équipe. Une manière d’optimiser les moyens humains médicaux et paramédicaux et de gagner ainsi en efficience. Des travaux de qualité ont permis d’aménager un espace de travail ergonomique, spacieux et confortable. L’accueil des patients comprend une salle de surveillance en pré-interventionnel, un espace d’intimité indispensable. »
Une technologique dernière génération de la marque Philips équipe les deux salles. Alors que la qualité d’imagerie est optimisée, l’exposition aux rayonnements X est minimale. « Nous avons à notre disposition l’ensemble des outils d’imagerie avec, par exemple, une technologie de rehaussement des contours des stents et surtout l’intégration de l’ensemble des techniques d’imagerie endocoronaire (échographie endocoronaire IVUS et imagerie par cohérence optique OCT) qui sont déjà largement utilisées dans notre centre depuis 2010, décrit le Dr Sidéris. Cette analyse coronaire optimisée sur le plan anatomique est couplée avec une analyse de la physiologie coronaire également optimisée grâce à l’intégration du système Coroventis « CoroFlow Cardiovascular system. » Ce système innovant permet une analyse de la physiologie des artères épicardiques (les artères visibles à l’angiographie) mais également des petites artères microscopiques invisibles qui représentent pourtant 90 % de la circulation coronaire globale.
Une réflexion sur l’expérience-patient
L’équipe réfléchit en parallèle à un projet d’amélioration de l’expérience-patient. Les ambiances – lumineuse, visuelle et sonore – vont être personnalisées pour chaque patient, et la dispensation de techniques de relaxation est à l’étude. En effet, « en cardiologie interventionnelle, les examens sont réalisés sans anesthésie générale, rappelle le Dr Sidéris. Sous anesthésie locorégionale, le patient reste conscient, ce qui peut être anxiogène. L’expérience-patient devient une priorité. Elle vise à réduire les facteurs de stress, gage d’un meilleur vécu pour le patient et de l’optimisation de la réalisation des examens d’imagerie. »
Hélène Joubert
* La coronarographie permet de vérifier s’il existe des rétrécissements (sténoses) des artères coronaires (artères du cœur) provoqués par des dépôts sur la paroi interne des artères (plaques d’athérosclérose ou d’athérome). Dans près de la moitié des cas, cet examen aboutit à un geste de revascularisation (angioplastie/dilation de la coronaire ou pontage).